Malgré les récentes arrestations de plusieurs opposants, journalistes et syndicalistes, le président Ilham Aliev veut saisir ce sommet climatique comme une opportunité pour améliorer la réputation du pays. Cependant, la transition écologique reste un défi majeur pour ce pays qui repose sur l’exportation du gaz et du pétrole.
Un rendez-vous environnemental pour convaincre le monde
Accueillir la COP29 est un véritable test pour l’Azerbaïdjan, qui espère convaincre un public international exigeant composé de diplomates et d’experts environnementaux. Depuis son indépendance en 1991, l’économie de ce pays de 10 millions d’habitants dépend fortement des hydrocarbures, avec le pétrole et le gaz représentant à eux seuls 92 % des exportations. Un paradoxe pour un pays hôte d’une conférence dédiée à la transition énergétique et à la lutte contre le réchauffement climatique.
Le président Aliev souhaite positionner l’Azerbaïdjan comme un acteur responsable en matière d’environnement, mais les obstacles sont nombreux. En dépit de cette COP sur son sol, le pays continue de s’appuyer massivement sur le pétrole et le gaz, une dépendance difficile à abandonner.
Ce rendez-vous est d’autant plus délicat pour le président Aliev, qui dirige le pays depuis plus de trente ans avec une main de fer. Régulièrement critiqué pour la répression de la liberté de la presse et des droits de l’homme, le régime est classé au 130e rang mondial de l’Economist Democracy Index et à la 164e place sur 180 dans le classement de la liberté de la presse de Reporters sans frontières. L’accueil de la COP29 est donc perçu comme une tentative de réhabilitation sur la scène internationale.
Un symbole de paix fragile avec l’Arménie
L’organisation de la COP29 a été rendue possible par un acte de « paix » inattendu avec l’Arménie, leur voisin et rival historique. Lors de la COP28 à Dubaï, Erevan a finalement levé son veto, permettant à Bakou d’obtenir l’organisation du sommet climatique. Depuis, l’Azerbaïdjan présente cette COP comme une « COP de la paix », symbolisant une trêve fragile et inattendue avec l’Arménie.
Cependant, cette trêve est teintée d’ombres. Les tensions restent vives entre les deux pays, notamment autour des ressources naturelles. L’Azerbaïdjan accuse depuis des décennies l’Arménie de limiter l’accès à ses ressources en eau, essentielles pour les agriculteurs. Bien que cette trêve diplomatique permette à Bakou de mettre en avant une image de pacificateur, le souvenir de la reconquête sanglante du Haut-Karabakh en 2020 et l’exode de plus de 100 000 Arméniens en 2023 ne sont pas loin.
Le défi écologique : Une transition impossible ?
Le président Aliev souhaite positionner l’Azerbaïdjan comme un acteur responsable en matière d’environnement, mais les obstacles sont nombreux. En dépit de cette COP sur son sol, le pays continue de s’appuyer massivement sur le pétrole et le gaz, une dépendance difficile à abandonner. Par ailleurs, l’Azerbaïdjan doit également faire face à une crise de l’eau croissante, aggravée par le changement climatique. La question de la gestion des ressources hydriques, autrefois en contentieux avec l’Arménie, demeure cruciale pour l’avenir du pays.
À l’aube de la COP29, l’Azerbaïdjan se trouve dans une position paradoxale, souhaitant à la fois renforcer son image internationale et rester fidèle à son modèle économique basé sur les hydrocarbures. Ce sommet, véritable vitrine mondiale, sera un test pour l’Azerbaïdjan, qui espère montrer un visage plus vert tout en répondant aux attentes de la communauté internationale.
Source : www.linfodrome.com