Lors de cet atelier, le représentant du ministère de l’Environnement, du Développement du Durable et de la Transition Écologique, le professeur George Kouadio, a rappelé l’importance capitale de la gestion écologique des produits chimiques et des déchets dangereux, notamment dans les pays en développement qui souffre d’un manque d’infrastructures adaptées. Il a souligné que ces substances, parfois objets de trafic illicite, peuvent causer des dommages graves à l’environnement et à la santé publique.
Dans son allocution, le professeur Kouadio a fait référence à l’affaire du Probo Koala survenue en Côte d’Ivoire en 2006, un événement marquant qui a illustré les dangers de ces transferts illégaux. Il a rappelé les multiples initiatives entreprises par la Côte d’Ivoire pour encadrer la gestion des mouvements transfrontaliers de produits chimiques et de déchets dangereux, citant notamment la ratification de conventions internationales telles que la Convention de Bamako, la Convention de Bâle, la Convention de Rotterdam et la Convention de Stockholm.
Le représentant a également insisté sur l’importance de renforcer la collaboration régionale à travers la CEDEAO, afin d’assurer un suivi en temps réel des transferts de ces substances, tout en exprimant l’espoir que l’atelier aboutirait à la validation d’une plateforme régionale efficace pour l’échange d’informations.
Le message de la Commission de la CEDEAO
Le représentant de la Commission de la CEDEAO, M. Wanyou Gérôme, a quant à lui mis en exergue les engagements internationaux récents, notamment lors du Sommet du Futur à New York en septembre 2024 et de la Conférence de Hambourg en octobre 2024. Rappelle la nécessité d’accélérer les efforts pour réduire la pollution et atteindre les Objectifs de Développement Durable.
Il a souligné le paradoxe lié à la gestion des produits chimiques : bien qu’essentiels à la production industrielle, ces produits génèrent des déchets dangereux dont l’élimination reste un défi pour de nombreux pays en raison du manque d’infrastructures appropriées. Gérôme a également décrété le fait que, malgré les efforts fournis dans le cadre de la Convention de Bâle, certains industriels des pays développés continuent de transférer illégalement leurs déchets vers des pays en développement, au détriment de la santé des populations locales.
La CEDEAO, consciente de ces enjeux, a adopté en 2020 un plan de gestion intégrée des déchets, incluant un mécanisme de coordination régionale. M. Gérôme a insisté sur l’importance de renforcer la coopération régionale, notamment au niveau des ports, des transitaires, et des autres acteurs clés, pour une gestion plus efficace des produits chimiques dangereux et des déchets industriels. Il a exprimé l’espoir que cet atelier permettra aux participants d’établir un cadre de collaboration solide pour améliorer la circulation de l’information et la gestion des crises éventuelles liées aux déversements dangereux.
Plan de validation
Durant les trois jours de cet atelier, les participants auront l’opportunité de valider une plateforme régionale d’information qui permettra de suivre en temps réel les mouvements transfrontaliers de produits chimiques et de déchets dangereux. Cette plateforme vise à :
- Faciliter l’échange d’informations entre les États membres de la CEDEAO pour mieux lutter contre les trafics illicites ;
- Améliorer la gestion des produits chimiques et des déchets industriels depuis leur production jusqu’à leur élimination ;
- Prévenir les crises liées aux déversements de déchets dangereux.
- Les représentants d’organisations internationales et régionales, tels que le Secrétariat des Conventions de Bâle, Rotterdam et Stockholm, ainsi que des experts des secteurs portuaires et maritimes, contribueront aux discussions pour garantir la réussite de cet atelier.
- Cet atelier marque une étape décisive dans l’amélioration de la gestion des produits chimiques et des déchets dangereux au sein de la CEDEAO, ouvrant la voie à une coopération renforcée et à des solutions durables pour la région.
Source : www.linfodrome.com