Selon le rapport de l’évaluation externe conjointe de l’Organisation Mondiale de la Santé de décembre 2016, les capacités de riposte de la Côte d’Ivoire en matière de lutte contre la résistance aux antimicrobiens étaient jugées très faibles.
Pour remédier à cette situation et atteindre un niveau de réponse conforme aux exigences du Règlement Sanitaire International, un plan d’action national a été élaboré, validé, et mis en œuvre depuis 2019, puis révisé par la suite pour améliorer les indicateurs de performance dans la lutte contre la résistance aux antimicrobiens (RAM).
Dans le cadre du suivi de la mise en œuvre de ce plan d’action, une évaluation des activités réalisées s’impose. C’est dans cette optique que s’est tenue une réunion du Groupe Technique de Travail sur la RAM (GTT-RAM) les 22 et 23 août 2024, à la salle Hibiscus du Bureau de l’OMS à Abidjan.
Cette rencontre avait pour but de faire le point sur les progrès accomplis dans la mise en œuvre du plan national de lutte contre la RAM 2021-2025, ainsi que sur l’intégration des recommandations issues de la deuxième évaluation externe conjointe de la Côte d’Ivoire en décembre 2023. Elle a également permis de présenter le rapport sur la surveillance de la consommation des antimicrobiens en 2022 et les résultats de l’évaluation par l’OMS Afro des indicateurs clés de performance de la lutte contre la RAM.
La réunion a été présidée par le point focal national RAM, le Prof. Nathalie Guessennd, qui a insisté sur l’importance pour chaque ministère membre du GTT-RAM de s’approprier ce plan d’action national et d’y participer activement. Elle a souligné la nécessité de mobiliser les autorités compétentes pour assurer le financement et l’accompagnement politique de ce plan.
Concernant l’évaluation des indicateurs clés de performance par l’OMS Afro, qui couvre la gouvernance fonctionnelle de la RAM selon l’approche « One Health », les systèmes de suivi et d’évaluation nationaux, les campagnes nationales de sensibilisation à la RAM, le rapportage des données de surveillance au système mondial, et l’optimisation de l’utilisation des antimicrobiens, le Prof. Guessennd a annoncé que la Côte d’Ivoire est le seul pays francophone parmi les cinq premiers à avoir obtenu un score parfait de 5/5.
Elle a souligné l’importance pour les autorités de s’approprier ces résultats afin d’orienter les décisions sanitaires. Elle a également noté que les pays anglophones ayant obtenu le score de 5/5 (Kenya, Éthiopie, Liberia, Nigeria, et Tanzanie) bénéficient d’un soutien politique et financier significatif de leurs autorités, ce qui encourage les partenaires techniques internationaux à appuyer leurs plans nationaux de lutte contre la RAM.
Le Prof. Guessennd s’est félicitée de la position honorable de la Côte d’Ivoire, tout en déplorant le fossé important entre le financement de la lutte contre la RAM dans ces pays anglophones et celui en Côte d’Ivoire, qui reste faible.
Pour maintenir ce niveau de performance, elle a recommandé que tous les Comités Multisectoriels poursuivent leurs efforts, en mettant en œuvre au moins deux activités de lutte contre la RAM d’ici décembre 2024.
De son côté, Dr Guedé Kipré, président du comité d’organisation de la Semaine du bon usage des antimicrobiens 2024, a présenté aux participants le projet et les préparatifs de cette célébration nationale.
Il est essentiel de rappeler que la RAM est une menace silencieuse qui nécessite une attention particulière.
Source : www.fratmat.info