Dans le cadre du financement de la biodiversité, le gouvernement, en partenariat avec le Fonds pour l’environnement mondial (Fem) et du Programme des nations unies pour le développement (Pnud), a organisé le jeudi 2 octobre 2025, à Abidjan, un atelier consacré au dialogue national. L’objectif est de mobiliser l’ensemble des parties prenantes, notamment le gouvernement, les collectivités territoriales, le secteur privé, la société civile, ainsi que les partenaires techniques et financiers.
Pour le directeur de cabinet, Parfait Kouadio, représentant le ministre de l’Environnement, du Développement durable et de la Transition écologique, Jacques Assahoré Konan, la biodiversité est bien plus qu’un simple inventaire d’espèces. « Elle est le tissu vivant de notre planète, le fondement de nos écosystèmes, de notre sécurité alimentaire, de notre santé et de notre résilience face aux changements climatiques », a-t-il expliqué.
Pour lui, la perte continue de la biodiversité met en péril les services écosystémiques essentiels, affaiblit les économies et accroît la vulnérabilité des populations, notamment les plus pauvres. « Malgré son importance vitale, la biodiversité reste aujourd’hui largement sous-financée. Les estimations mondiales font état d’un déficit annuel se situant entre 150 et 440 milliards de dollars américains », dit-il.
A l’en croire, l’élaboration de plans nationaux de financement de la biodiversité, à travers la méthodologie Biofin, apparaît comme un levier stratégique. Car ces plans permettent aux pays de mieux comprendre leur économie de la biodiversité, d’identifier les flux financiers, les dépenses et les subventions nuisibles, mais aussi de mobiliser des ressources nouvelles, pérennes et efficaces. Biofin, pour Parfait Kouadio, est plus qu’un projet, c’est une opportunité de transformation, un outil de gouvernance et de durabilité.
Le représentant du Pnud, Gaël Olivier, a souligné qu’en 50 ans, la Côte d’Ivoire a perdu 95 % de ses mangroves et 80 % de sa couverture forestière. « Chaque année, près de 200 000 tonnes de déchets plastiques sont déversées dans la lagune Ebrié. Cette pollution fragilise nos écosystèmes, détruit notre biodiversité et menace non seulement l’économie du pays, mais aussi la santé de millions d’Ivoiriens », a-t-il déploré.
Selon lui, la biodiversité ivoirienne est inestimable, mais elle est fortement menacée. « Sa perte n’est pas seulement écologique, elle met en danger la subsistance de millions de personnes, en particulier des communautés rurales, des femmes et des jeunes qui dépendent directement des ressources naturelles pour vivre », a déclaré Gaël Olivier, précisant que préserver la biodiversité, c’est renforcer la résilience, sécuriser l’accès à l’eau, à l’alimentation et à la santé publique.
A l’en croire, cette initiative vise à doter la Côte d’Ivoire de son premier Plan national de financement de la biodiversité avec triple objectif, à savoir renforcer les ressources nationales et internationales ; réorienter les subventions nuisibles vers des incitations positives et de développer des mécanismes innovants de financement tels que la finance verte, les partenariats public-privé et les investissements durables.
« Le déficit mondial de financement pour la biodiversité est estimé à plus de 700 milliards de dollars américains par an. En Côte d’Ivoire, les Contributions déterminées au niveau national 2026-2030 (Cdn 3.0) évaluent les besoins de financement pour la biodiversité à environ 5 milliards de dollars américains », dit-il.
Source : www.fratmat.info