Le Ministre de l’Environnement, du Développement Durable et de la Transition Écologique, Monsieur Assahoré Konan Jacques, a procédé au lancement officiel du processus d’élaboration de la Stratégie Nationale de Transition Écologique (SNTE), le lundi 18 août 2025, à Yamoussoukro.
Organisé avec l’appui de l’Organisation Internationale du Travail (OIT), l’atelier de lancement a réuni, dans la capitale politique ivoirienne, une trentaine de participants issus du secteur public, du secteur privé, de la société civile et des partenaires techniques et financiers. Cette rencontre a permis de poser les bases méthodologiques, d’informer les parties prenantes et de lancer la collecte des données sectorielles nécessaires à la construction de la stratégie.
Dans son discours d’ouverture, le ministre Assahoré a rappelé le caractère urgent de cette mobilisation.
« Les dernières données du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) sont alarmantes. La température mondiale a augmenté de 1,1 °C par rapport à l’ère préindustrielle. Si nous ne modifions pas rapidement nos modes de production et de consommation, nous dépasserons le seuil critique de +1,5 °C dès la prochaine décennie. » a-t-il expliqué.
La Côte d’Ivoire n’est pas épargnée. Notre pays a perdu 80 % de son couvert forestier depuis 1960. En dix ans, les émissions de gaz à effet de serre ont augmenté de 25 %, tandis que les inondations, sécheresses et érosions côtières s’aggravent. D’après la Banque mondiale, ces bouleversements pourraient entraîner une baisse de 13 % du PIB national d’ici 2050 et faire basculer 1,6 million d’Ivoiriens dans la pauvreté.
« Ces chiffres parlent d’eux-mêmes et illustrent l’urgence pour notre pays de changer de cap. D’où la nécessité de concevoir une stratégie nationale intégrée, ambitieuse et mobilisatrice. La SNTE sera notre boussole pour 2030 et au-delà. Elle constituera le cadre directeur de nos politiques publiques, de nos investissements et de nos choix économiques. Cette stratégie doit être participative et inclusive, en intégrant les savoirs traditionnels, les innovations technologiques et les aspirations des communautés. » a-t-il ajouté.
Le représentant de la directrice du bureau de l’OIT pour la Côte d’Ivoire a pour sa part insistée sur la nécessité d’une « transition juste », conciliant justice sociale, création d’emplois décents et protection de l’environnement, soulignant l’importance d’accompagner les populations vulnérables à travers des politiques sociales solides.
La Stratégie Nationale de Transition Écologique se veut un cadre directeur pour toutes les politiques publiques environnementales. Elle vise notamment à :
– réduire les émissions de gaz à effet de serre et tendre vers la neutralité carbone ;
– promouvoir l’économie circulaire par le recyclage et la valorisation des déchets ;
préserver et restaurer les écosystèmes naturels ;
– créer des emplois verts et décents, en particulier pour les jeunes et les femmes ;
– renforcer la résilience des populations face aux catastrophes climatiques et sanitaires.
Ce processus s’inscrit dans la continuité des engagements déjà pris par la Côte d’Ivoire. Pour rappel, le pays a adopté dès 2014 une loi d’orientation sur le développement durable, intégré les enjeux climatiques dans le Plan National de Développement (PND) 2021-2025 et dans le PNIA 2, généralisé les études d’impact environnemental et social pour les grands projets, et engagé, avec l’OIT, une collaboration active pour la promotion des emplois verts.
Source : www.environnement.gouv.ci