L’Office ivoirien des parcs et réserves (OIPR) a procédé, jeudi 18 juillet 2025 à Abidjan, à la validation officielle du Plan d’aménagement et de gestion (PAG) 2025-2034 de la réserve naturelle de Mabi-Yaya, avec un investissement de plus de 7 milliards de FCFA prévu, au terme d’un atelier national organisé avec le concours de ses partenaires techniques et financiers.
Ce document stratégique, d’une durée de 10 ans, prévoit un investissement réparti sur six axes majeurs à savoir la protection et restauration des habitats, le suivi écologique et la recherche, les mesures d’accompagnement des populations riveraines, le développement du tourisme et de la communication, les aménagements d’infrastructure, et enfin le management et la gouvernance de la réserve.
Selon le conseiller technique du ministre de l’environnement, du développement durable et de la transition écologique, Saraka Adolphe, la validation du PAG de la réserve de Mabi-Yaya traduit la mise en œuvre concrète de la nouvelle politique forestière de la Côte d’Ivoire qui repose sur trois piliers fondamentaux, la préservation, la réhabilitation et l’extension du couvert forestier national.
« La réserve de Mabi-Yaya est la première forêt classée qui a été érigée en réserve naturelle dans le cadre de cette nouvelle orientation stratégique de l’État », a déclaré M. Saraka.
La Réserve, située dans la région de La Mé, est issue d’un noyau forestier relativement bien conservé, emblématique de la volonté nationale de protéger ce qui reste du patrimoine naturel ivoirien. Elle abrite des espèces menacées telles que le chimpanzé, le céphalophe de Jentink, le bongo, le pangolin et d’autres mammifères emblématiques de la forêt tropicale humide. Même si aucun éléphant n’a été récemment observé, la richesse écologique du site demeure indéniable.
Au-delà de l’enjeu écologique, le directeur général de l’OIPR, le conservateur général Tondossoma Adama, a mis en lumière les ambitions de sa structure pour la région de La Mé.
« Nous voulons faire de cette réserve un pôle d’attraction touristique majeur pour la région. Elle peut devenir un levier de développement local, à travers l’écotourisme, la création d’emplois et la valorisation des écosystèmes », a-t-il affirmé. Il a également insisté sur le rôle stratégique des collectivités locales, des services techniques déconcentrés, ainsi que des communautés riveraines dans la réussite de ce plan.
L’OIPR et ses partenaires s’attendent désormais à des engagements concrets de la part des partenaires techniques et financiers, qui sont appelés à appuyer la mise en œuvre du PAG, tant sur le plan logistique que financier.
À leurs côtés, l’OIPR souhaite également mobiliser le secteur privé, notamment les industriels de la filière cacao ou des organisations non gouvernementales (ONG) susceptibles d’investir dans des actions de conservation ou d’aménagement à travers des mécanismes de compensation, des puits carbones ou des financements verts.
Cette dynamique multiacteurs vise à garantir la pérennité des actions de gestion et la durabilité de la réserve, tout en ancrant profondément la conservation dans les priorités de développement territorial.
Pour les initiateurs du plan, la réserve de Mabi-Yaya n’est pas seulement un sanctuaire écologique, mais aussi un modèle de gouvernance environnementale et un instrument de résilience face aux effets du changement climatique.
Source : www.aip.ci