Le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) a organisé ce mardi 11 juin 2024 au Plateau, un Trialogue régional pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre intitulé « Solutions inclusives pour les espèces exotiques envahissantes et la conservation durable de la faune et de la flore ».
« L’Afrique est un trésor de biodiversité et de richesse culturelle. Nos écosystèmes uniques et nos espèces sauvages sont notre fierté. Cependant, nous faisons face à des défis globaux majeurs, notamment le changement climatique et la dégradation de la biodiversité. La croissance de notre population accentue ces défis, et, il est impératif de les relever pour garantir un avenir durable sans compromettre notre précieux patrimoine naturel », a indiqué Carol Flore-Smereczniak, représentante Résidente du PNUD en Côte d’Ivoire.
A l’en croire, les espèces exotiques envahissantes sont l’un des principaux moteurs de la perte de biodiversité mondiale, causant 60 % des extinctions et entraînant un coût économique de 423 milliards de dollars en 2019. « Leur impact sur la sécurité alimentaire est particulièrement alarmant, touchant plus de 66 % des cas étudiés. En Afrique, ces espèces menacent directement la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance des populations les plus vulnérables. Si nous n’agissons pas maintenant, les conséquences pourraient compromettre notre développement et notre stabilité politique » a-t-elle révélé.
« Pour relever ces défis, nous devons adopter une approche intégrée. Des stratégies efficaces pour contrôler et éradiquer les espèces exotiques envahissantes sont essentielles. La prévention, la détection précoce et la réaction rapide sont des mesures indispensables. De plus, il est crucial de valoriser et de soutenir les pratiques locales et les savoirs traditionnels, qui jouent un rôle clé dans la gestion durable des ressources naturelles » a fait savoir Mme Carol Flore-Smereczniak.
Aussi, elle a souligné que « les coûts de l’inaction sont trop élevés. Si nous ne prenons pas de mesures fortes, notre biodiversité continuera de décliner, entraînant des pertes économiques importantes, une diminution de la sécurité alimentaire et une dégradation de la qualité de vie de nos populations. Nous avons le devoir de protéger notre patrimoine naturel pour les générations futures ».
« En Côte d’Ivoire, le PNUD est déterminé à collaborer étroitement avec le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) pour soutenir le gouvernement dans l’actualisation de la Stratégie et du Plan d’action pour la Biodiversité. Cet appui inclut le renforcement du cadre juridique et institutionnel, l’élaboration d’une stratégie nationale de la biodiversité avec des cibles prioritaires, ainsi que la mise en place d’un plan de suivi-évaluation et d’un plan de financement de la biodiversité » précise la représentante Résidente du PNUD en Côte d’Ivoire.
Pour finir, elle encourage chacun à profiter de ce trialogue pour identifier des actions concrètes et réalisables. « Saisissons cette opportunité pour déterminer ce que nous pouvons faire au niveau national et régional, dans une approche collaborative et de co-création. Ensemble, en unissant nos efforts et nos expertises, nous pourrons trouver des solutions durables et efficaces pour la préservation de notre biodiversité » a invité Carol Flore-Smereczniak.
Pour sa part, le ministre de l’Environnement, du Développement Durable et de la Transition Écologique, Jacques Assahoré, a lancé un appel à tous les décideurs politiques, les représentants des gouvernements, les scientifiques , les experts, la société civile… à discuter, co-créer et trouver des solutions aux défis urgents de la biodiversité et des écosystèmes .
Le Trialogue est une activité de dialogue multipartite visant à améliorer l’interface science- politique-pratique pour la protection et la gestion durable de la biodiversité et des services écosystémiques. Adapté aux contextes régionaux et nationaux, cet événement crée un espace propice au dialogue et favorise une culture de collaboration entre divers acteurs ayant des visions, des intérêts et des influences uniques.
Source : www.abidjan.net