Le ministre de l’Environnement, du Développement durable et de la Transition écologique, Assahoré Konan Jacques a engagé tous les acteurs de l’environnement à lutter contre la pollution plastique, lors d’un atelier de concertation et de réflexion sur la relance de l’application du décret portant interdiction de la production, de l’importation, de la commercialisation, de la détention et de l’utilisation des sachets plastiques.
« La lutte contre la pollution plastique requiert l’implication de toutes les parties prenantes. C’est pourquoi, nous devons par exemple arriver au stade ou les producteurs d’emballage plastique doivent prendre en charge les déchets issus de leurs activités. Aussi bien les déchets produits pendant le processus de fabrication, que ceux jetés dans les rues par les consommateurs » a lancé le ministre Assahoré, à l’ouverture de cet atelier qui se déroule jeudi 05 mai 2024 à Abidjan-Plateau.
Pour lui, II s’agit de mettre en œuvre la responsabilité élargie du producteur prévue par le nouveau Code de
l’environnement, invitant les acteurs à trouver des solutions durables, capables de permettre de lutter réellement contre la pollution plastique, au sortir de cette journée de réflexion initiée par le ministère de tutelle à travers le Centre ivoirien antipollution (CIAPOL).
Selon le ministre, le texte entré en vigueur depuis 2013 n’a pu être mis en application car, s’étant heurté à divers obstacles, rendant presqu’impossible sa mise en œuvre. » Plus d’une décennie plus tard, la question de son application effective se pose avec acuité face au défi de la pollution plastique qui gagne du terrain et mobilise sur le plan international », a-t-il reconnu, invitant les parties prenantes à faire face à leurs responsabilités et prendre ensemble des mesures appropriées pour juguler le phénomène
Il a dévoilé la vision de son département ministériel qui est d’assainir la filière de la gestion des déchets plastiques en Côte d’Ivoire et cela à travers plusieurs actions notamment, cartographier les acteurs de la filière à travers un projet de recensement des éco-entreprises de Côte d’Ivoire, organiser la filière de la collecte informelle, encadrer la collecte, le transport, le tri et le recyclage des déchets plastiques dans le pays.
Il s’agit également d’accompagner le développement de filières de recyclage, mettre en place de centres de collecte et de recyclage des plastiques usagés, contrôler la conformité des procédés en vigueur, réaliser une veille réglementaire, promouvoir les pratiques écologiquement rationnelles pour réduire la pollution.
« Toutes ces mesures doivent aboutir à des niveaux de collecte et de recyclage plus élevés en vue de l’élimination pure et simple du plastique des rues », a-t-il fait savoir, invitant les séminaristes à identifier les facteurs de blocage à l’application du texte susmentionné, proposer des solutions et élaborer une feuille de
route consensuelle afin que d’un commun accord, nous parvenions à l’application effective de ce texte.
Selon un rapport de I’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) de février 2022, la production mondiale de plastique est passée entre 2000 et 2019 de 234 à 460 millions de tonnes.
La Côte d’Ivoire produit quant à elle, chaque année entre 40 000 et 100 000 tonnes de déchets plastiques. 5 à 20% de ces déchets sont recyclés tandis que le reste est jeté dans les rues, les dépôts sauvages ou brûlé à l’air libre. Cette situation représente une menace sanitaire et environnementale.
Source : www.aip.ci