Dans de nombreux autres pays tropicaux, comme la Côte d’Ivoire, le secteur forestier est un moteur clé du développement économique depuis l’accession à l’indépendance. Après l’indépendance, le bois a été le troisième produit le plus exporté après le café et le cacao pendant plus de 20 ans. Cependant, le secteur est actuellement confronté à un déclin en raison de la déforestation, entraînant une raréfaction des essences de bois, principalement provoquée par les activités agricoles.
La promotion de la (Déclaration EMN)
L’Organisation internationale du travail (OIT), en collaboration avec les points focaux en Côte d’Ivoire pour la promotion de la Déclaration de principes tripartite concernant les entreprises multinationales et la politique sociale (Déclaration EMN), a organisé un atelier visant à renforcer les capacités des secteurs de la foresterie et du bois les acteurs du secteur pour une meilleure santé et sécurité au travail.
« Si nous sommes ici, c’est parce que nous jouissons d’une certaine santé »
L’atelier, intitulé « Responsabiliser les acteurs de la filière forêt et bois en matière de sécurité et santé au travail (SST) », a eu lieu le mercredi 28 février 2024 à Abidjan. Son objectif était de renforcer les capacités des acteurs du secteur sur les principes directeurs de la Déclaration de principes tripartite concernant les entreprises multinationales, la politique sociale, ainsi que les questions liées à la SST.
Au cours de l’atelier, les participants ont identifié des actions à court terme pour contribuer au développement de la SST dans le secteur forestier et ont formulé des recommandations pour faciliter leur mise en œuvre dans ce domaine. Selon M. Nahounou Jenny, coordinateur du projet « Commerce pour un travail décent » à l’OIT, la santé et la sécurité au travail représentent l’un des cinq principes et droits fondamentaux et constituant un élément majeur du concept de travail décent.
Il souligne qu’il est impossible de parler de travail décent lorsque le travailleur évolue dans un environnement qui n’est ni sain, ni hygiénique, ni sûr. De son côté, M. Edouard Ladouyou, chef du département du capital humain à la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI), a affirmé que la santé est à l’homme ce que le kérosène est à un avion. « Si nous sommes ici, c’est parce que nous jouissons d’une certaine santé », a-t-il ajouté, soulignant la nécessité pour un salarié d’avoir une bonne santé et un environnement de travail pour être productif au travail.
Promouvoir les normes internationales du travail
Le Président de la cérémonie, le représentant du ministre de l’Emploi et de la Protection sociale, M. Coulibaly Kassoum, a souligné que cette activité s’inscrit bien dans l’une des missions du ministère, qui est de réduire les accidents du travail et les maladies professionnelles dans tous les secteurs de l’économie nationale, en ajoutant : « C’est une contribution à la réalisation de l’objectif d’un travail décent pour tous, un levier indéniable pour aller vers plus de justice sociale. »
En Côte d’Ivoire, le projet T4DW est en cours depuis 2021 et vise à promouvoir les normes internationales du travail, dont la Déclaration sur les EMN. Cet atelier d’une journée a été soutenu par le projet « Trade for Decent Work » (T4DW), financé par la Commission européenne et la Finlande.
La question de la sécurité et de la santé au travail dans le secteur de la forêt et du bois est une préoccupation majeure. Dans de nombreux autres pays tropicaux, comme la Côte d’Ivoire, le secteur forestier est un moteur clé du développement économique depuis l’accession à l’indépendance. Après l’indépendance, le bois a été le troisième produit le plus exporté après le café et le cacao pendant plus de 20 ans. Cependant, le secteur est actuellement confronté à un déclin en raison de la déforestation, entraînant une raréfaction des essences de bois, principalement provoquée par les activités agricoles.
La couverture forestière ivoirienne, qui représentait environ 16 millions d’hectares au siècle précédent, est aujourd’hui estimée à moins de trois millions d’hectares, dont seulement 1/6 est constituée de forêt primaire. Malgré ce déclin, le secteur joue toujours un rôle important : la Côte d’Ivoire récolte plus d’un million de m3/an, dont plus de 350 000 tonnes sont exportées sous forme de grumes et de produits ligneux transformés. De plus, le secteur forestier continue d’offrir des opportunités d’emploi et des moyens de subsistance directs et indirects aux communautés locales. De nombreuses entreprises bénéficient grandement de ce secteur, notamment de la vente mondiale du bois et de ses sous-produits.
De plus, le bois constitue une matière première stratégique pour des milliers d’artisans, notamment des charpentiers, des menuisiers et des sculpteurs. Ces activités contribuent à la vitalité économique de la Côte d’Ivoire en termes de création d’emplois. Toutefois, la contribution économique de ce secteur ne doit pas occulter ses risques inhérents. La foresterie, englobant tous ses sous-secteurs, est une activité très dangereuse en raison de la nature extérieure du travail, souvent dans des endroits éloignés avec des conditions topographiques et climatiques variables.
Les travaux forestiers présentent des risques liés à l’utilisation de machines, aux chutes d’arbres, au transport, aux conditions météorologiques, au bruit et aux vibrations, ainsi qu’à l’exposition à des substances chimiques et biologiques. Le changement climatique exacerbe encore les risques pour la santé et la sécurité dans le secteur forestier, avec une augmentation des événements météorologiques extrêmes, des incendies de forêt et la propagation de maladies à transmission vectorielle vers de nouvelles zones géographiques. Les statistiques ci-dessous concernant les accidents du travail dans le secteur agroforestier en Côte d’Ivoire entre 2019 et 2021 sont une illustration frappante des aléas notables de ce secteur.
Le manque de travail décent dans le secteur forestier englobe à la fois les conditions de travail et les obstacles à la liberté syndicale et à la reconnaissance effective des droits de négociation collective, ainsi que des mesures inadéquates en termes de santé et de sécurité au travail.
Au-delà de ces aspects, il est important de définir l’inaccessibilité des sites d’abattage d’arbres, qui, combinés au manque de moyens humains, logistiques et financiers dont dispose l’inspection du travail, est de nature à réduire le niveau de contrôle de conformité réglementaire appliqué par cette dernière. ; et cela est particulièrement vrai en matière de santé et de sécurité au travail. La question de la santé et de la sécurité dans le secteur forestier devient également cruciale avec les opportunités offertes par ce secteur dans un contexte d’enjeux de transition équitable. En effet, de nouveaux emplois devraient voir le jour dans les années à venir. La question se pose alors de savoir comment aborder les risques inhérents à ce secteur dans ces nouveaux emplois. Compte tenu de tous ces points, il est facile de comprendre que la sécurité des travailleurs et des lieux de travail dans le secteur forestier nécessite l’implication de toutes les parties intervenant, qui doivent maintenir un dialogue social efficace sur la question à différents niveaux afin de faire progresser le travail décent et durable.
Ce fut le cas lors du forum de dialogue du secteur forestier, l’une des actions prioritaires identifiées étant l’organisation de l’atelier soumise aux présents Termes de Référence (TDR). L’objectif global est de sensibiliser les acteurs de la filière forêt et bois aux enjeux liés à la santé et à la sécurité au travail dans ce secteur afin qu’ils puissent identifier les actions prioritaires à entreprendre à court terme pour améliorer les conditions de travail. Dans leur secteur. Pour les objectifs spécifiques – Renforcer les capacités des participants sur les principes directeurs de la Déclaration de principes tripartite concernant les entreprises multinationales et la politique sociale – Sensibiliser les participants aux enjeux de santé et de sécurité dans le secteur de la forêt et du bois – Identifiant des actions à court terme pour contribuer au développement de la santé et de la sécurité au travail dans le secteur. Résultats attendus – Les capacités des participants sont renforcées sur les principes directeurs de la Déclaration REM – Les participants ont été sensibilisés aux enjeux de santé et de sécurité dans le secteur forestier – Les participants ont formulé des recommandations pour promouvoir la santé et la sécurité au travail dans le secteur de la forêt et du bois. Les participants ont identifié et adopté un ensemble minimum d’activités communes à mettre en œuvre en 2024.
Source : www.linfodrome.com