Le 3ème congrès de la Société ivoirienne de médecine du travail (SIMT) se déroule du mercredi 7 au vendredi 9 février 2024, à Grand-Bassam, autour du le thème “ Santé et sécurité au travail dans l’agro-industrie et les mines : défis et perspectives“.
Pendant trois jours, des experts de la médecine du travail ainsi que des présidents de sociétés savantes venus de divers pays africains se réunissent avec des spécialistes de l’agro-industrie et des mines pour renforcer leurs compétences face aux défis en matière de sécurité, de santé et d’environnement dans ces secteurs en Afrique.
L’agro-industrie en Côte d’Ivoire représentait 62,02% des recettes d’exportation et 22,40% du PIB en 2016. De même, l’industrie minière enregistre une croissance notable dans plusieurs pays africains, fournissant des milliers d’emplois directs. Cependant, malgré leur importance socio-économique, ces secteurs sont associés à des accidents du travail et à des maladies professionnelles.
L’agro-industrie, selon l’Organisation internationale du travail (OIT), est le troisième secteur le plus à risque en termes d’accidents industriels. Les pesticides utilisés dans ce secteur posent des risques graves pour la santé et l’environnement, avec des conséquences telles que la toxicité reproductive et le risque de cancer dus à une exposition prolongée. Les importations massives de pesticides en Afrique soulignent l’ampleur du problème.
Le volume de pesticides importés en Afrique était estimé à 901 645 tonnes en 2010 selon un rapport de la FAO. En 2016, ce volume était de 21 997 tonnes pour la Côte d’Ivoire, selon le ministère de l’Agriculture.
Parallèlement, l’extraction minière expose les travailleurs et les populations locales à divers dangers, allant des accidents aux problèmes de santé liés à l’exposition à des produits chimiques nocifs comme le mercure et le cyanure. Les mines, qu’elles soient industrielles ou artisanales, ont un impact environnemental et sanitaire préoccupant.
Les défis en matière de santé et de sécurité au travail dans ces secteurs incluent l’amélioration de la gouvernance et de la gestion de la sécurité et de la santé au travail, la formation des acteurs, l’identification et l’évaluation des risques professionnels, ainsi que leur prévention, a développé le président de la SIMT, le Professeur Jean Sylvain Bonny. Il souligne l’importance de « collecter des données et de mettre en œuvre des mesures d’amélioration. »
Professeur Bonny, également président de la Société panafricaine de santé au travail (SOPAST), appelle à « une action gouvernementale plus forte et axée sur le développement durable pour améliorer la gouvernance de la santé et de la sécurité au travail dans tous les pays africains », lors de la conférence inaugurale du congrès.
Le président du Conseil économique, social, environnemental et culturel (CESEC), Dr Eugène Aka Aouélé, qui parraine le congrès, a salué la tenue de la rencontre d’experts. « Même si la Côte d’Ivoire a eu à bâtir des champions dans le domaine de l’agriculture, avec un savoir-faire indéniable, il reste que la majorité des agriculteurs traditionnels ont des moyens limités et courent des risques importants notamment dans la manipulation des produit chimiques, les traumatismes causés par la durée du travail, l’exposition aux intempéries, les postures défavorables et les charges de travail élevées », a-t-il déclaré.
Il est donc heureux que ces diverses préoccupations soient au cœur des réflexions du congrès, tout comme elles font partie des priorités du président de la République.
La directrice de l’UFR médical, Professeur Kouassi Alphonsine M’Bengue, se réjouit de ce congrès et espère que les recommandations qui en découleront contribueront à améliorer la santé et la sécurité au travail.
Source : www.aip.ci
