Le Ministre du Commerce et de l’Industrie a échangé avec les acteurs du secteur privé, notamment la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI), la Chambre de commerce et d’industrie de Côte d’Ivoire, la FIPME, la CPU-PME, l’UGECI, la FNISCI ainsi que les fédérations de consommateurs, à son cabinet, le mardi 26 décembre 2023, peu avant l’annonce officielle de la décision d’ajustement des tarifs de l’électricité par le Ministre chargé de l’Energie.
Au centre de cette série de rencontres, des explications du docteur Souleymane Diarrassouba relatives à la décision du Gouvernement. Il inscrit cette démarche dans le cadre de la concertation permanente entre le secteur privé, la société civile et l’administration sur les sujets d’intérêt national ou sectoriel.
Il est revenu sur la qualité de la collaboration entre les parties qui a permis de limiter les effets néfastes des crises liées à la pandémie de COVID-19, au rationnement en électricité, à la guerre en Ukraine. Il a, par la suite, expliqué les motivations du Gouvernement ayant abouti à cette décision d’ajustement du tarif de l’électricité par le déséquilibre financier du secteur.
Il explique que le statu quo actuel des prix fait peser de graves menaces sur l’approvisionnement en électricité aussi bien des ménages que des entreprises d’autant plus que le prix de cession de l’électricité de 79 Fcfa/KwH est inférieur de 10 Fcfa au coût de revient qui est de 89 Fcfa/KwH. Cette situation impacte négativement la capacité de l’Etat à faire face à ses engagements vis-à-vis des fournisseurs de gaz naturel et d’électricité.
« Cette décision bien que difficile est utile afin de préserver la disponibilité de l’électricité aux ménages et aux entreprises dont la demande augmente de 10% par an », a d’emblée indiqué monsieur le Ministre.
Poursuivant, le Ministre Souleymane Diarrassouba a expliqué que malgré cet ajustement, le prix de l’électricité en Côte d’Ivoire demeure parmi les plus bas de la sous-région. Aussi, a-t-il donné les détails du benchmarking et les simulations réalisés à cet effet.
Il a sollicité l’accompagnement aussi bien du secteur privé que des consommateurs pour une gestion apaisée de cette situation pour l’intérêt général. Le secteur privé, tout en prenant acte de la décision du gouvernement, a fait part de ses préoccupations relativement à la hausse des coûts de facteurs qui sont de nature à impacter leur compte d’exploitation et leur compétitivité.
Quant aux consommateurs, bien que comprenant l’ajustement du prix de l’électricité et les contraintes de l’Etat, ont souhaité que l’impact sur les prix des produits
manufacturés de grande consommation soit atténué.
Le Ministre du Commerce et de l’Industrie a rassuré le secteur privé que les préoccupations induites par cette situation ou sectorielles seront analysées et discutées au sein des groupes de travail déjà mis en place afin de trouver des solutions durables à la compétitivité des entreprises, notamment des PME et des industries.
Aux consommateurs, il a indiqué que les contrôles sur le terrain seront renforcés contre les pratiques spéculatives et les hausses fantaisistes de prix des produits de
grande consommation.
A cet effet, il a rappelé l’article 3 nouveau de l’Ordonnance n°2022-158 du 09 mars 2022, instituant le principe de l’information préalable et la concertation préalable avec les opérateurs économiques avant toute révision à la hausse des prix des produits de grande consommation. Pour conclure, il a rappelé que le gouvernement travaille aussi bien à maintenir l’outil de production qu’à préserver le pouvoir d’achat des populations.
Faut-il le rappeler, le Gouvernement avait procédé à un ajustement du prix de l’électricité à 9,6% globalement en juillet 2023 et ne concernait que 11% des abonnés. Notons que le nouvel ajustement des prix de l’électricité de 10% concerne tous les abonnés à l’électricité et entre en vigueur à compter du 1 er janvier 2023.
Source : www.abidjan.net