Dernière ligne droite à la COP 28 à Dubaï. La conférence internationale sur le climat est censée se terminer mardi 12 décembre. Des duos de ministres Nord-Sud ont été nommés pour piloter les échanges sur les points qui fâchent. Ils se sont réunis avec la présidence émirienne toute la nuit pour accoucher d’un nouveau brouillon d’accord.
Le premier point qui bloque toujours lors des discussions ce sont les énergies fossiles, explique notre envoyée spéciale à Dubaï, Jeanne Richard. Si une grande majorité de pays, sur tous les continents, semble désormais vouloir un accord pour écrire clairement qu’il faut en finir avec le gaz, le pétrole et le charbon, un petit groupe bloque farouchement : c’est le cas de l’Arabie saoudite et ses alliés du Golfe (Qatar, Koweït et Bahreïn). Mais aussi l’Irak, l’Inde ou la Russie.
Le représentant saoudien a ainsi demandé à prendre en compte les « inquiétudes » de Riyad, dont l’économie dépend du pétrole. Les États-Unis et la Chine eux, ne semblent pas emballés par l’idée d’une sortie des énergies fossiles, mais se montrent plus flexibles et constructifs. Et on le sait, aucun accord ne se fera sans l’aval des deux premières puissances mondiales. Quant aux pays africains, c’est toujours les moyens pour financer cette transition qui les inquiète.
Les besoins d’adaptation
L’autre sujet qui bloque : c’est l’adaptation. Il faut effectivement faire attention à ne pas oublier les besoins d’adaptation aux changements climatiques qui se déroulent déjà en ce moment. C’est vraiment « la priorité des priorités » pour le continent signalait à RFI un négociateur africain. L’Afrique n’a pas les moyens de faire face aux catastrophes météo et veut faire inscrire « noir sur blanc » la promesse des pays riches de doubler l’aide financière dans ce domaine.
Promesse faite il y a trois ans mais qui tarde à se concrétiser. L’idée est donc de les obliger à honorer leurs engagements mais aussi de décrire qui doit payer et combien pour rassembler les quarante milliards de dollars promis. Sachant que l’ONU estime les besoins pour les pays du Sud à 387 milliards d’ici 2030.
« Course contre la montre »
Les métaphores sportives sont de mise, ce lundi 11 décembre, à Dubaï alors que la COP28 est censée se terminer demain et que la dernière nuit a été courte pour tout le monde. « Nous sommes dans une course contre la montre », a donc tonné le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, arrivé la veille au soir, avant d’appeler les pays à la « bonne foi » et au « maximum de flexibilité » pour éviter une immense déception mardi.
Il a été très clair: la COP28 doit appeler à la « sortie des énergies fossiles », mais « cela ne veut pas dire que tous les pays doivent sortir des énergies fossiles en même temps ». C’est-à-dire que les pays riches doivent donner l’exemple, et aider les plus pauvres à financer leurs centrales solaires ou l’électrification de leurs usines.
Source : www.rfi.fr/fr