« On ne réduira pas les émissions de moitié avec des bonnes intentions »
Faisant référence à la « victoire » précoce concernant la mise en œuvre d’un fonds sur les pertes et les préjudices obtenue le jour de l’ouverture de la conférence, il a reconnu qu’un accord tant attendu avait donné un élan à cette COP, mais que ce n’était qu’un début. « On se bercerait d’illusions en pensant que la case « financement » est cochée. Il faut davantage », a appuyé M. Stiell.
« On ne réduira pas les émissions de gaz à effet de serre de moitié en une décennie, on ne sauvera pas des vies avec des bonnes intentions », a-t-il lancé aux délégués, leur demandant de jeter un regard honnête sur le véritable travail restant à accomplir.
« Nous avons besoin de gagner en transparence et de tenir nos promesses pour financer l’action climatique à travers le monde », a-t-il expliqué.
« De gros progrès sont nécessaires en matière de financement »
Présentant sa vision pour le prochain cycle de négociations sur le climat, le chef du climat de l’ONU a déclaré que « seuls des gros progrès en matière de financement » pouvaient changer les choses pour ceux se trouvant en première ligne du réchauffement climatique.
Selon M. Stiell, le bilan mondial de la CCNUCC, que cette dernière décrit comme processus essentiel à la fois pour la mise en œuvre de l’Accord de Paris et pour aider à fixer le cap d’une action climatique ambitieuse, est le moyen de mettre l’action climatique sur la bonne voie.
Ce bilan examinera les progrès réalisés par les pays – et identifiera les lacunes – pour atteindre les objectifs fixés par l’Accord de Paris sur le changement climatique de 2015. Ses résultats établiront la feuille de route pour une action climatique accélérée pour les années à venir.
« Concernant le bilan mondial, nous avons un texte de départ sur la table… Mais pour l’instant c’est un inventaire à la Prévert avec beaucoup d’effets d’annonces ». Il s’agit maintenant, selon lui, de « trier le bon grain de l’ivraie »
« Un train à grande vitesse pour l’action climatique »
M. Stiell a souligné que d’ici la fin de la semaine prochaine, lorsque la conférence va se clôturer, la COP28 devra lancer un « train à grande vitesse » pour accélérer l’action climatique, alors que « nous avons actuellement sur un vieux tortillard ».
Pourtant, les technologies et les solutions existent ; les outils sont tous là, sur la table ; « il est temps que les gouvernements et les négociateurs s’en saisissent », a affirmé le chef d’ONU Climat.
La COP28 à mi-parcours
La COP28 a poursuivi ses travaux mercredi avec des discussions clés sur l’élimination progressive des combustibles fossiles et l’augmentation du soutien financier aux pays les plus touchés par la crise climatique.
Alors que les délégués entament leur deuxième semaine, voici un aperçu de ce qui s’est passé jusqu’à présent et de ce qui les attend.
Principaux engagements et déclarations faites :
- Le fonds pour les pertes et préjudices destiné à soutenir les pays en développement vulnérables au changement climatique a été créé le premier jour de la COP.
- Les pays ont jusqu’à présent promis des centaines de millions de dollars pour le fonds.
- Un engagement à renforcer les systèmes de santé mondiaux pour résister aux impacts croissants du changement climatique
- Près de 60 pays se sont engagés à réduire les émissions liées aux systèmes de refroidissement.
Sujets les plus discutés :
- Éliminer progressivement ou réduire l’utilisation des combustibles fossiles
2. Renforcer la résilience aux impacts climatiques
3. Soutien financier aux pays vulnérables confrontés à une catastrophe climatique
Principaux rapports présentés à la COP28 :
Parmi les rapports majeurs présentés au cours de la première moitié de la COP28, deux enquêtes scientifiques de l’agence météorologique des Nations Unies, l’OMM, ont ouvert et clôturé la semaine.
- Le premier rapport de l’OMM prévient que le monde se réchauffe à un rythme qui pourrait signaler un « effondrement planétaire » si des mesures drastiques et immédiates ne sont pas prises pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.
- Le deuxième rapport de l’OMM, publié mardi, a confirmé que la période 2011-2020 a été la décennie la plus chaude jamais enregistrée avec des émissions de gaz à effet de serre qui ont « dopé » le changement climatique et mis en péril nos nappes glaciaires polaires et nos régions montagneuses.