La coopération allemande, Giz Côte d’Ivoire, à travers son projet Grüne Bürgerenergie (Gbe) ou Énergie verte pour les citoyens d’Afrique, a organisé le 22 septembre, à Abidjan, un atelier de restitution du guide de la règlementation relative à l’autoproduction énergétique.
Ce séminaire a présenté les résultats de l’élaboration du guide d’auto producteur de l’énergie en Côte d’Ivoire conçu par le cabinet Bomoko, en mettant particulièrement l’accent sur les données pertinentes concernant le secteur de l’énergie.
Ce guide met en exergue la typologie, l’architecture, la croissance, la consommation énergétique, les acteurs, les politiques, les mécanismes soutenant le développement en énergie et les défis.
Les enjeux ainsi que le marché potentiel de l’efficacité énergétique dans les barrières identifiées et les domaines d’action permettant d’améliorer l’efficacité énergétique sont également mis en évidence dans ce guide.
Le directeur général de l’agence de communication Bomoko Africa, Pierre-Olivier Gobert, a déclaré qu’il est important que chacun puisse se mettre en conformité avec la règlementation, mais surtout la connaisse, notamment ses enjeux et ses avantages.
Pierre-Olivier Gobert a, par ailleurs, expliqué qu’un auto producteur d’énergie peut-être un particulier, une famille ou une entreprise qui décide, pour sa propre consommation, d’installer des équipements d’énergies renouvelables, d’énergie hybride ou d’énergie conventionnelle du type groupe électrogène.
A son tour, Nathalie Weisman, coordinatrice du projet Gbe, a rappelé que des dispositions règlementaires prises par le gouvernement ivoirien permettent à la fois aux individus et aux entreprises de pouvoir autoproduire leur énergie à partir des énergies renouvelables.
« Ce que la majorité des gens ne savent pas encore, c’est que dans cette disposition règlementaire, il y a des règles très précises d’auto déclaration, voire des autorisations en fonction des puissances qui peuvent être produites », a indiqué Nathalie Weisman.
A l’en croire, les enjeux sont de deux ordres. « Premièrement, c’est qu’il n’y a pas forcément l’information. Les gens ne savent pas qu’il y a des dispositions règlementaires et que du coup, ils doivent informer la direction générale de l’Énergie du fait qu’ils autoproduisent de petites puissances. Avec des puissances plus élevées, cela nécessite une autorisation », a-t-elle souligné.
« Le deuxième enjeu, c’est qu’une fois que l’on aura communiqué sur toutes ces informations et ces règles, cela permettra au ministère de l’Énergie de comptabiliser l’énergie autoproduite, aujourd’hui, en Côte d‘Ivoire et combien de producteurs participent au mix énergétique du pays», a-t-elle poursuivi.
Elle a noté que les énergies renouvelables sont un secteur en forte progression en Côte d’Ivoire et que « le projet Gbe a pour but de promouvoir leur utilisation pour des activités décentralisées ».
Pour la cheffe de projet Gbe, la problématique est de savoir comment doit se faire la promotion, puisqu’il y a des gens qui participent à l’effort collectif de création d’énergie en Côte d‘Ivoire.
Comment cette énergie est réinjectée dans le réseau et à quel niveau, parce qu’elle participe à assurer un service énergétique fiable et de qualité en Côte d’Ivoire.
« L’idée, c’est de pouvoir continuer à diffuser le guide en allant dans différentes régions de la Côte d’Ivoire. Il ne faut pas que l’information reste centralisée à Abidjan. Il faut qu’elle puisse profiter aux entreprises ou aux individus qui veulent autoproduire de l’énergie à Bouaké, Korhogo ou San Pedro », a conclu Nathalie Weisman.
La Côte d’Ivoire a adopté, en 2016, le décret n° 2016-783 du 12 octobre 2016 fixant les conditions d’exercice et les modalités de vente de l’énergie électrique produite par un producteur indépendant ou de l’excédent d’énergie électrique produite par un auto producteur.
Cette loi reflète la volonté de l’État de promouvoir les énergies nouvelles et renouvelables, d’inciter à la maîtrise de l’énergie, à l’autoproduction et d’autoriser la vente des excédents de production d’énergie électrique. La Côte d’Ivoire a adopté, en 2014, la loi portant code de l’électricité.