Pas besoin d’être un spécialiste de l’agriculture biologique pour s’essayer au potager en permaculture, plus durable et respectueux de la terre. Quelques astuces pour des récoltes foisonnantes toute l’année.
Ya-t-il plus grande satisfaction que de croquer une tomate qu’on a fait pousser soi-même pendant des semaines ? Un plaisir qui pourrait pourtant être gâché, une fois que la terre sera trop usée. Car à terme, l’agriculture conventionnelle abîme les sols, et même le potager du fond du jardin peut devenir plus écologique.
Pour cela, on peut se tourner vers la permaculture. Contraction « d’agriculture » et de « permanente », cette technique vise à recréer et préserver les écosystèmes dans toute leur diversité. Plutôt que de faire table rase et de retourner la terre année après année, cette méthode propose de la soigner et de l’occuper perpétuellement. Cela favorise l’épanouissement des sols et des plantes, et des récoltes riches et pérennes.
Observer, imaginer, et planter
Le projet de permaculture dépend de son « contexte », c’est-à-dire des caractéristiques de chaque terrain. La première étape est donc d’observer et de prendre notes : la composition du sol, l’exposition au soleil, l’inclinaison du terrain, la faune et la flore qui s’y déploient (auxiliaires ou nuisibles), les zones les plus humides. Surtout, identifier la zone la plus éloignée de l’habitation, où l’activité humaine est peu fréquente, c’est là que la permaculture est la plus propice.
Il faut ensuite penser à l’aménagement des végétaux, son « design« . Quels légumes, aromates, arbustes ou fleurs interagiront de façon positive, dans le partage de nutriments, la formation de microclimats ? Comment organiser la plantation en fonction de la hauteur des plantes, de la lumière nécessaire, créer des étagements entre elles ? Enfin, penser à planter des espèces qui pousseront successivement toute l’année. La terre n’étant jamais retournée ou bêchée, elle doit sans cesse être occupée. Les légumes d’hiver se nourrissent des fanes d’automne. Pour que l’écosystème s’épanouisse, il est tout indiqué de planter beaucoup sur un espace assez serré.
Une fois le plan établi, reste à installer la culture. Pour éviter d’épuiser les ressources de la terre, et au contraire l’enrichir, les plantations se font au-dessus du sol, selon plusieurs méthodes en fonction du contexte. Les plus connues sont celles « en lasagne », en plate-bande, ou en butte.
La culture en « lasagne », un exemple de pratique permacole
À même le sol du jardin, sans avoir besoin de désherber, disposer la base, faite de carton (sans encre, colle, ni scotch). Recouvrir le carton en alternance entre 5 cm de matières vertes (tontes fraiches, épluchures, orties… riches en azote), et 10 cm de matières brunes (paille, feuilles mortes, bois broyé, carton déchiqueté… riches en carbone), de manière à créer une « lasagne ». La dernière couche sera composée d’un mélange de terre et compost, de 10 à 20 cm. Il est possible d’y planter immédiatement de jeunes pousses. Terminer par un arrosage, il faut garder la lasagne humide.
Entretenir son jardin et son environnement
Tant que le sol n’est pas occupé par les plantations, il faut conserver son humidité par un paillage, nommé mulch, fait de pierres ou de bois broyé qui recouvre la couche superficielle de terre et de compost.
Le potager, même en cultures associées, ne fonctionne pas seul. Il faudra bien sûr veiller à l’arrosage. En récupérant l’eau de pluie dans des réservoirs ouverts, les oiseaux pourront venir s’abreuver, et par la même éliminer les nuisibles présents. Mais les limaces et autres pucerons devront tout de même avoir droit à leur « part » sur les bonnes récoltes. L’éthique de la permaculture, c’est aussi réapprendre à partager.
Source : https://www.linfodurable.fr/conso/comment-realiser-son-potager-en-permaculture-36904